Une femme parle à un homme. Non pas confidences sur l’oreiller mais cri, cruel déchirement, volonté de rompre le silence, soif d’une réponse qui ne vient plus. La femme s’égare, se plonge dans des phrases qu’elle n’aurait sans doute jamais prononcées. L’absence de l’être aimé se dresse devant elle, comme un bloc de marbre. Nouvelle Anna Karénine, saura-t-elle reconstruire les veinures de leur amour ou accepter qu’il se brise, comme la parole brise le silence, pour enfin se libérer d’une passion qui ne cesse de l’entraver ? Avancer, malgré cette absence, à demi-mots, vers une volonté nouvelle, entre fierté, audace et dignité.
Cent photographies font plus qu’illustrer, cherchent à s’approprier les instants éclatés d’une souffrance. Jeux de lumière, perles de pluie et pas qui se dérobent captent au ras du cœur la confusion de l’amour. Les contours sont délibérément voilés, l’espace fuit en éclairs ou se fige, empreint d’incertitude. On ne discerne plus le réel. Dans l’abandon du regard, un amour tente de s’échapper par tous les pores de l’objectif. 

Lauréate de divers concours littéraires, Isabelle Larpent-Chadeyron obtient le Prix Arthur Rimbaud pour son recueil Les Cafés de Paris (1995), remis à Paris par la Maison de Poésie et le Ministère de la Jeunesse et des Sports. De sa rencontre avec Jacques Charpentreau, responsable de la collection Fleurs d’Encre, chez Hachette, naîtront de nombreuses collaborations à des anthologies poétiques, des publications en revues et des traductions en albanais et en thaï, aux Éditions Onufri et Siam/Kled. Elle fait paraître quelques années plus tard son premier recueil de poèmes, L’enfant qui décrochait les mots, aux éditions Gerbert. Suivront la diffusion en ligne de plusieurs ouvrages et la sortie, aux éditions Jérôme Do. Bentzinger, d’un album de textes et de photographies réalisé en collaboration avec une photographe. Licenciée en Droit, elle se partage aujourd’hui entre sa famille, son travail, l’écriture et les voyages.