Poésies populaires de la Kabylie (1867)

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Texte kabyle, transcription et traduction par Adolphe Hanoteau en 1867 (Paris, Imprimerie impériale). Fac-similé de l'édition originale augmenté d’illustrations de 1864 sur les sociétés traditionnelles du Djurjura. / 500 pages format 16 x 24 cm • paru en octobre 2012 • ean 9782845051294 • Prix public : 50 €

Acteur de la colonisation française de l’Algérie, et notamment de la Kabylie après l’insurrection de 1856-1857, le colonel Adolphe Hanoteau a recueilli et transcrit les poésies orales des Kabyles du Jurjura (ou Djurjura, ou Adrar n Jerjer), à la fois des poèmes et chants traditionnels, et ceux inspirés par la conquête et l’assujettissement. Ce document, devenu extrêmement rare et jamais réédité, demeure une référence (il fut et reste utilisé par les chercheurs de la littérature orale berbère). Les chants scandent d’abord l’évolution de la situation militaire, les batailles et les défaites, leur perception par les populations une à une soumises. Il offre surtout un témoignage historique multiple : culture et modes de vie traditionnels avant qu’ils ne se transmutent sous l’effet de cette domination ; relations contradictoires, de fascination et de manipulation, entretenues par les Français, divisant les sociétés, utilisant leurs rivalités coutumières ; ici, de leur part, adaptation et résignation, composition avec le nouveau pouvoir et les rapports sociaux qu’il sécrète ; et là, résistance et hostilité plus ou moins contenue ; témoignages, du point de vue des Kabyles, quant à la cruauté des campagnes guerrières et devant l’inégalité des armements ; sur leur souffrance aussi, leur nostalgie pour un monde qui finit, sentiment qu’à la même époque exprimera au plus haut point le poète Si-Mohand. En l’occurrence nous lisons une poésie populaire, collective, anonyme, transmise et adaptée oralement, et très partagée. En regard, les commentaires d’Adolphe Hanoteau, outre leur portée culturelle et anthropologique pour la connaissance de ce monde antécolonial, en recèlent une également sur cette colonisation elle-même, et attestent de sa partialité, de sa bonne conscience civilisatrice, de ses justifications illusoires.   

Les illustrations que nous avons ajoutées au présent fac-similé parurent à Paris dans la revue Le Tour du monde, et étaient dues à Émile Duhousset, autre militaire anthropologue, dans une suite d’articles : «Panorama du Djurjura», 1864.

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