Laurent Tailhade • Discours civiques

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Entre novembre 1901 et avril 1902, Laurent Tailhade réside à la prison de la Santé à la suite du procès pour faits de presse intenté contre lui-même et contre le journal Le Libertaire où il avait publié un nouveau pamphlet hostile à la politique pro-russe de l’État français, à l’occasion de la pompeuse visite à Paris du tzar Nicolas II. Maçon lyriquement inspiré par la tradition rationaliste, Tailhade évoquait la thématique classique de la mort du tyran, contre les compromissions despotiques d’une République lointainement initiée par un régicide. À la consternation des lettrés progressistes, l’évocation oratoire de Tailhade, connu de son temps comme un conférencier lumineux et raffiné, fut dénoncée par une presse délatrice comme un de ces appels au meurtre vers lesquels il avait déjà, disait-on, laissé filer sa plume ; puis jugée pour l’exemple. Incarcéré, l’auteur réunit et révise les textes des conférences de la période, placées sous le signe de la raison, de l’anticléricalisme, de l’impossible liberté civique ; il joint l’article incriminé, « Le triomphe de la domesticité », le dossier de presse accusateur, les interventions en sa faveur, le compte rendu du procès et des communications connexes (correspondances avec des libertaires, poèmes en faveur d’Ibsen, dont il fut l’un des découvreurs en France). Ce recueil parut en 1902 dans la « Collection sociologique » de P.-V. Stock. De l’avis de Tailhade, il formait son « meilleur livre ». Cet ouvrage rarissime est ici reproduit intégralement en fac-similé. Au-delà des provocations apparentes, ce qui frappe est l’acuité du témoignage contre la domination d’une inculture politique et d’une presse opportuniste qui trouve dans la réaction nationaliste et antisémite non pas une antinomie, mais un fleuron principal.
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